- Concevoir des régimes de prestations sociales sur mesure pour chaque DROM et encourager l'expérimentation dans ce domaine. Les dynamiques démographiques et les besoins sociaux n’étant pas les mêmes dans l'Hexagone et dans les Outre-Mer, les dispositifs de prestations légales ont été, dès leur création dans les DROM, différenciés. À titre indicatif, dans les DROM, la Caisse d’allocations familiales a historiquement occupé et continue d’occuper des fonctions particulières, comme le soutien à la restauration scolaire. La déconnexion des trajectoires démographiques plaide pour une différenciation des prestations légales selon les territoires. - Affirmer deux priorités distinctes : les personnes âgées aux Antilles, la petite enfance partout ailleurs. Les équipements de la petite enfance doivent demeurer la priorité dans des sociétés ultramarines encore jeunes ; la ville de Saint Laurent du Maroni doit faire face à une croissance démographique exponentielle — elle deviendra la commune la plus peuplée de Guyane, devant Cayenne, d’ici vingt ans - ; elle est contrainte de louer des bungalows pour ouvrir 12 classes supplémentaires à chaque rentrée scolaire. En Guadeloupe et en Martinique, au contraire. la thématique de l’autonomie et de la dépendance gagnera en importance avec le vieillissement annoncé des populations. - Prendre en charge les problématiques spécifiques de santé publique outre-mer. Les ultramarins sont particulièrement exposés aux maladies de la sédentarité (hypertension artérielle, obésité, diabète) et aux arbovirus (dengue, chikungunya. zika. ..). Les efforts déployés pour répondre à ces maladies sont aujourd’hui sous-dimensionnés face aux besoins émergents. - Favoriser l’apprentissage du français. Seuls 60% des Mahorais parlent et comprennent le français. Les principales langues parlées dans l'archipel sont le shimaoré et le kibouchi. De même, Saint-Martin et la Guyane sont de fait aujourd’hui dans une situation de multilinguisme, l'anglais, le néerlandais et autres langues concurrençant fortement le français. La reconnaissance officielle de ce multilinguisme, sans remettre en cause l’unicité du français comme langue nationale, à l’école ou dans l'espace public, pourrait constituer un levier efficace de lutte contre l’illettrisme, d’intégration des populations étrangères, de valorisation des langues régionales, voire d’excellence pour l’apprentissage des langues étrangères.